L'ancêtre de l'intégrale : le triangle arrière unifié du Trek Y3. Le pédalier est solidaire du bras oscillant, fixé au cadre par un pivot unique. Il n'y a guère que Trek à le proposer encore sur son unique Y (outre la plupart des VTT de supermarchés et les Décathlon 98/99). Le seul intérêt de ce système révolu est de garder une tension de chaîne constante. Seulement la distance selle-pédalier varie, et les chocs se font sentir sur les jambes (dès que le terrain devient cassant). Autres marques : Klein, Vario...
Mais Trek sait aussi proposer quelques originalités avec la série VRX (ici le VRX 400), pourtant discontinuée en 2001. Nous sommes ici en présence d'un pivot unique cantilever, avec une biellette de guidage (entre l'amortisseur et le cadre), qui permet une meilleure progressivité et d'économiser l'amortisseur (en torsion). Mais la rigidité n'était pas le point fort des VRX.
Chez Cannondale ou Scott, on utilise depuis longtemps le triangle arrière articulé à pivot unique (Détail). Il s'agit d'une évolution du modèle cité ci-avant (Trek Y), dans la mesure où le pédalier est isolé du bras oscillant car solidaire du cadre : ainsi la distance selle-pédalier est constante. C'est un système simple, éprouvé, dont l'évolution lui promet encore de beaux jours. Chaque constructeur l'améliore en décalant le pivot en avant ou au dessus du pédalier, selon qu'on recherche du débattement ou moins de "pompage". Mais cette technologie (comme la précédente) sollicite beaucoup l'amortisseur, car il participe directement à la rigidité. Aussi, du fait de l'oscillation du bras en arc de cercle, la ligne de chaîne varie notablement, déclenchant parfois un "kick back" (retour du pédalier). Mais la rigidité est souvent au rendez-vous, surtout quand le pivot est fabriqué autour d'un roulement annulaire surdimensionné. Illustrations : Super-V 500 et G-Zero Strike FX. Autres marques : Votec, Be-One, Hot Chili, K2, Mongoose, Sunn...
Chez Specialized* on a "isolé"
l'amortisseur du bras oscillant par une fameuse biellette (ou
"Horst Link"). C'est une suspension à parallélogramme
déformable (ou à pivots multiples). L'amortisseur
ne subit plus toute la torsion, car la biellette participe beaucoup
à la rigidité. Comparé au système à
pivot unique, le mouvement du bras oscillant et plus linéaire,
de bas en haut (et non en ellipse). La ligne de chaîne varie moins
en fonction du débattement. Revers de la médaille, la
présence de nombreux pivots signifie l'apparition de jeu inévitable.
Aussi, les fabricants remplacent de plus en plus les simples bagues
par des roulements annulaires, facilitant l'entretien... et grevant
le budget maintenance. Illustrations :
S-Works
FSR XC (voir aussi le superbe
S-Works FSR DH)
et
Intense
UZZI SL. Autres marques : Caution, Décathlon 00/01,
Diamond Back, Giant, Sunn...
* Titulaire du brevet FSR créé par Horst Leitner
sur les velo AMP, notamment le B5. Source Endorphin ;-)
Toujours basé sur le système à pivot unique, Santa-Cruz et Gary-Fisher proposent de placer l'amortisseur sous le tube supérieur, parfois avec une biellette de liaison (GF). Ceci permet, déjà, de déplacer le poids vers le haut, donc le centre de gravité. Ce concept est essentiellement utilisée dans la fabrication de cadres légers, orientés XC ou rando sportive : le débattement dépasse rarement 8 cm. Le but est ici de proposer des engins au pompage réduit (bien que) et les plus légers possible. Illustrations : Santa Cruz Super Light, Gary-Fisher Sugar 3. Autres marques : K2, Marin, Rocky Mountain...
Nous voici en présence de deux originalités. Le K2 Razorback (distribué par Décathlon en 2000) est conçu sur les modèles qui précèdent, mais il est doté d'un amortisseur Noleen inversé et fixe : le bras oscillant abouti directement et linéairement dans la chambre de compression. Ce système "propriétaire", inventé par Turner (modèle Stinger, merci Louis ;-), permet de ménager l'amortisseur, de gagner du poids et d'augmenter la rigidité. Le Schwinn Rocket 88 utilise lui un système Turner, mais le pivot bas est monté autour du boîtier de pédalier : on gagnerait en rigidité et l'effet de pompage serait moins sensible.
A gauche, le
Kona
Stinky Dee Lux utilise le système
Turner
pour tous ses VTT à suspension intégrale. Le fonctionnement
est proche de celui du système FSR de Specialized, mais la rigidité
est accrue par l'apport d'une biellette conséquente, isolant
[presque] totalement l'amortisseur, qui ne subit quasiment plus les
effets de torsion latérale. Vu le bras de levier, le débattement
peut dépasser allègrement les 15 cm. Le centre de
gravité et le poids sont ramené au milieu du cadre. Autres
marques : Giant, Schwinn...
A droite, le GT i-drive 1.0 (ex-XCR) utilisant le fameux brevet
i-drive,
propre à la marque. Cet ingénieux système combine
les avantages du pivot unique et du triangle arrière unifié :
le pédalier est isolé de la suspension, car inséré
dans un boîtier rotatif (excentrique). Ce dernier est lié
au cadre par une petite biellette (Dog Bone) qui maintient l'axe
du pédalier dans la même position (relative aux axes),
quel que soit le mouvement de la suspension... c'est assez compliqué
à expliquer ! Ce système est très abouti,
car il apporte réellement un plus. En descente ou en montée,
il se comporte toujours très bien : l'axe pédalier-selle
est fixe et la ligne de chaîne est [presque] constante. Au nombre
de ses défauts : le poids, tout d'abord, car le i-drive
est composé de nombreuses pièces. Toutefois, GT a encore
allégé ses modèles 2001 pour proposer un cadre
aux alentours de 2,5 kg (i-drive Team). Ensuite, la relative complexité
de l'ensemble signifie une maintenance accrue, bien que le i-drive semble
bien né côté robustesse. S'il a été
développé, au départ, pour le cross-country, le
i-drive est un très bon engin de free ride. Lire test du GT XCR 2000.
Ce panorama n'est évidemment pas exhaustif.