Voici les constats et commentaires de Isabelle S. [ex] débutante en
VTT mais déjà passionnée. C'est donc une vision intéressante
du tout terrain à un instant T. En italique, les commentaires de @Vtt.
Descente
- Stratégie : une pente d'un mètre à 5° vous
apparaît comme un mur vertical de 3 km ? Normal. Un moyen de l'apprivoiser :
passez juste derrière quelqu'un (un pro complaisant qui vous accompagne,
ou un amateur comme vous, mais infirme cérébral de la juste
perception du risque objectif (ne lui faites pas remarquer, bien entendu)).
Ainsi, la pente est masquée, et ça passe tout seul.
Je ne suis pas certain de la viabilité de cette méthode !
Le côté entraînant est certes motivant, mais le danger
réside ici sur deux points : la lecture de la trajectoire et du
terrain. En effet, l'expérience aidant, il apparaît que le choix
de son propre trajet est un plus indéniable. On est toujours mieux
aux avants postes. Derrière la vision est réduite, en gros,
à la roue arrière du précédent, et à ses
moindres écarts. On anticipe donc sur un geste et non une trajectoire.
Rappelons que la principale préoccupation d'un vététiste
est de placer sa roue avant où il le désire : le
reste doit suivre.
- Position : pour une descente debout sur les pédales, maintenez
le vélo la selle entre les jambes, de sorte que la stabilité
est assurée, et le guidon libéré pour direction/freinage
seuls. À partir de 5 tassements de vertèbres, ce conseil est
inutile : descendez assis sur la selle, vous ne risquez plus rien.
Pour attaquer une pente raide, il faut venir "poser son ventre"
sur la selle. Inutile d'amener les fesses sur la roue arrière, car
c'est souvent inutile. Du coup, ce sont les genoux ou l'avant de la cuisse
qui viennent frôler la selle, ce qui permet de contrôler ou sentir
l'assiette du vélo. Toujours pour une pente [très] raide, ne
pas hésiter à descendre la selle au maximum, afin de pouvoir
passer plus facilement vers l'arrière. Les bras ne doivent pas être
tendus, mais légèrement fléchis. Ils font la bascule
avant/arrière en fonction des bosses.
Premiers réglages
- Vous avez tendance à vous reculer sur la selle au moindre effort ?
C'est le réglage d'avancement qui n'est pas optimum : reculez-la
(mais oui, c'est possible, il paraît qu'il y a juste un écrou
à dévisser (puis à revisser, aux dernières nouvelles)).
Le réglage d'avancement de la selle est primordial. Il faut retenir
qu'une position "en avant" favorise le confort (buste redressé)
et la montée de raidillons, en répartissant le poids du corps
vers l'avant, afin de rester en contact avec le sol. Mais le pédalage
est moins efficace car...
Une position "en arrière" favorise la performance :
on augmente l'angle d'attaque entre les jambes et le pédalier, le
bras de levier est du coup plus important (on peut pousser plus fort). Aussi,
en couchant le buste, le nez dans le guidon, on réparti le poids
du corps sur l'ensemble du vélo (les bras souffrent moins). Lire
article.
- 3 crevaisons en 2 sorties... Il se pourrait que vos pneus ne soient
pas assez gonflés (un bon gonflage limite les pincements de la chambre
à air lors des chocs). Jetez par la fenêtre la pompe du mi-course
de vos 14 ans et optez dès aujourd'hui pour une pompe à
manomètre : 2,5 bar
à l'avant comme à l'arrière vous attireront
les félicitations des pros (outre des économies de rustines).
Rien à dire ! Sinon qu'un pneu trop gonflé (au delà
de 3 Bar) aura moins d'accroche sur un terrain meuble mais plus de rendement
sur un sol dur. Il fait aussi souffrir les jantes, car il perd de son amorti
(le pneu est le premier élément de suspension d'un vélo).
C'est donc moins confortable. Enfin, tous les pneus ne sont pas égaux
devant une épine !
Équilibre
- Un passage étroit (avec un pro, dites "single track"),
des obstacles à contourner... comment garder l'équilibre ?
Il semblerait que tout VTT bien éduqué obéisse aveuglément,
au moins à son guidon (hélas, pas à son maître).
Maintenez-le toujours dans la direction où vous voulez aller. Et pour
l'équilibre comme pour l'appréhension, regardez quelques
mètres devant vous, pas votre pneu avant.
Exact ! Le cahier des charges d'un vététiste est très
simple : placer sa roue avant. Ne pas s'occuper du reste ! Sur un
"single" ou un chemin large, on regarde loin devant. Sur un sol
plus hostile (rochers), on resserre la vue à deux mètres.
- Des trous et des bosses partout, de la boue bien épaisse, ou pire,
les trois à la fois. Quelle vitesse passer (en présence d'un
pro, parlez du braquet) ?
Il semblerait avantageux de ne pas céder aux tous petits rapports,
car ils gênent les reprises (et oui, on n'est pas en bagnole ici)
et accentuent les déséquilibres.
Les petits braquets (petit plateau et grands pignons) sont, en général,
réservés aux forts raidillons. Rouler "au milieu"
- si tant est que la transmission est adaptée à votre pratique -
favorise les enchaînements. Il faut tout de même distinguer la
boue du reste : on a parfois intérêt à descendre
de plusieurs pignons et l'attaquer "tranquille".
Performance
Entre les deux sorties terrain du trimestre, prenez parfois le VTT sur le bitume
pour garder la forme. Vous constaterez avec délectation que :
- vous attaquez la pente de votre garage d'un centimètre de plus
à chaque fois,
- au démarrage des feux, vous envisagez l'espoir de traverser
le carrefour avant qu'il ne repasse au rouge,
- pour le même trajet de 5 mn, votre consommation diminue de quelques
litres d'eau,
- pour le même trajet de 3 km, vous gagnez quelques demi-heures,
- en moulinant 10 tours/mètre, le réflexe de l'athlète
vous fait soudain passer un plus grand rapport.
Pourquoi pas ! Cela s'appelle "faire du fond". Mais ne pas
en parler aux puristes du VTT : le bitume n'a de sens que pour les liaisons
entre deux chemins ;-)
Entretien
Après 400km de poussière, de gadoue et de zéro entretien
parce que vous savez pas faire (c'est normal), votre beau VTT à
1000 balles, au moindre tour de roue, couinera pire que Les Oiseaux d'Hitchcock
dans la scène de la nuée. Et ben demandez à un pro car
je n'ai pas encore la thérapie.
Deux gestes simples, qui reculent d'autant le prochain entretien "dur" :
laver son VTT à chaque sortie crasseuse. Un coup de jet - ou un
seau -, une brosse à bagnole, rinçage rapide et hop !
Ensuite, sécher la chaîne et appliquer de l'huile de vaseline ou,
mieux, de l'huile teflonnée (durée de vie). Tout ça prend
1/4 d'heure et économise au moins la transmission.